Tel père tel fille (PV Alathéa)

Le soleil venait à peine de se lever que ses premiers rayons me tirent de mon sommeil. Grommelante et de mauvaise humeur, je me redresse, me laissant le temps d'émerger. Je n'ai déjà plus aucun souvenir de mon rêve à par que celui-ci était particulièrement agité et ne m'a pas laisser passer une bonne nuit. Surtout que Niamh, à peine réveiller, ce dit que m'aider à me faire ma toilette, en venant lécher mon visage, est une bonne idée. J'attrape mon pokémon pour l'éloigner de moi, en grognant, quelle idée d'avoir pris un bébé avec moi ? Il est faible et ne sait rien faire d'autres à part être mignon. Quoi que, sa mignonitude est peut-être la seule chose qui lui a permis de survivre jusque-là. Je me laisse probablement trop attendrir par ses petits jappements.

Je me lève pour commencer mes étirements, oui, dès le saut du lit, j'ai appris à mes dépens, que père crie moins fort quand il me voit déjà active de bon matin. Je peux m'en plaindre, mais sans ses coups de pieds au derrière, la maman de Niamh aurait fait de moi son repas. Je me dirige ensuite vers l'entrée de la tente. Mini Crocs est déjà parti ? Soit, j'espère qu'il ne va pas s'attirer d'ennui, quoi que, mettre quelques coups dans des têtes creuse pourrait faire un bon entraînement.

Quoi, il pleut ? C'est bien ma veine. Je soupire et observe mon babygou qui me supplie du regard de ne pas y aller. Désolé, petit bonhomme, mais on ne peut pas faire d'écart dans son entraînement. Je sors et je fais le tour du pâté de tente autour de celle de notre famille. Niamh me suit, malgré la pluie, il grelotte légèrement. Je sais, je le sens moi aussi, la pluie est froide, mais si on veut se dépasser, on n'a pas le choix, on doit répéter l'entraînement tous les jours, quelles que soient les conditions climatiques, il n'y a que comme ça qu'on pourra atteindre un nouveau croc.

Je finis ma course, puis j'enchaîne sur des séries de gainage et des pompes. Niamh, me suit, a sa manière, il se couche sur le ventre, puis se redresse sur ses potites papattes, A-DO-RA-BLE !

C'est alors qu'en pleine série de pompes, à même l'herbe humide, j'entends la douce et tendre voix de mon paternel qui me demande poliment de le rejoindre pour une séance d'entraînement. Je redresse la tête.

"- Bien, père."

Je sais, rien qu'a l'intonation de sa voix, que je dois me dépêcher, sinon, ce sera ma tête creuse qui va prendre quelques coups... Quoi que même si je viens tout de suite... Bref, je me lève et je vais le rejoindre en m'étirant durant ma marche. Père a besoin de s'entraîner avec son bras unique et il a toujours son savoir-faire technique qui m'a déjà sauvé la mise, donc c'est gagnant-gagnant, même si je me prends quelques nions au passage.

Je ne dis rien de plus et je suis mon père. Il va me mener encore sur la place centrale du village. Je me demande s'il n'y pas un autre but dans le fait de me mener ici, en dehors du fait que c'est un des plus larges espaces libres, comme faire une démonstration de force, l'air de rien. Bon, s'offrir en spectacle devant des esclaves, des être faible par nature, est aussi utile que de donner de la confiture à des gourmelets. Soit, père doit avoir ses raisons.

Il ordonne a son Pokémon de ne pas bouger, son skitty baille et s'étire, ce Pokémon avec père ? Une drôle d'équipe quand même. Personnellement, je me contente de regarder Niamh et de tourner mon regard à côté et... Pas besoin de plus, il s'assoit à l'endroit que je lui ai indiqué, j'ai parfois l'impression qu'il me comprend, comme s'il lisait mes pensées. Étrange. Enfin, je me tourne vers mon père qui regarde mon pokémon avec un drôle d'air, je ne me rappelle l'avoir vue jeter ce style de regard. Puis il se tourne vers moi et me regarde. Je ne sais pas ce qu'il pense ? Je n'essaie pas de le deviner. Il ne vaut mieux pas. Père fini par énoncer l'exercice, il me laisse trois tentatives de le mettre à terre, pour lui prouver que ma canine n'est pas du a un coup de chance, je reste froide, impassible devant sa remarque, me mettant en position de combat comme il me l'a appris.

"- Il y a toujours une part de chance, vous me l'avez bien appris, il faut toujours se méfier, ne jamais laisser les certitudes et l'arrogance nous aveugler. Ce n'est pas pour rien que je m'entraîne tous les jours, qu'il pleuve ou qu'il neige."

Je pourrais enfoncer le clou, lui parler de son bras, mais l'a, ce serait bon pour qu'il enfonce ma tête dans le sol. Je continue de l'observer alors qu'il fait de même. Au vu de notre différence de gabarit, espérer pouvoir le mettre à terre en usant de la force seule, serait une idée stupide. Même avec un seul bras, père est largement plus fort que moi. Quant à la technique, il a des années d'avances. S'il me laisse trois essais, c'est qu'il peut se le permettre. Par Arceus, même diminuer, notre différence de force est encore là. Il est une montagne que je dois gravir, même surpasser. Il me fait signe d'attaquer tout en mentionnant une chose étrange, des histoires de son passé. Alors, quand il a reçu sa première canine, beaucoup ont eu de l'intérêt pour lui. Et il en a bien profité, mais me refuse de faire de même, énonçant même qu'il coupera la main à toute personne qui tenterait de partager ma couche.

Hein ? Pourquoi de... ? Il tente de me déstabiliser ? Ma tête penche légèrement sur la gauche. Maintenant, qu'il le dit, j'avais déjà des avances même avant mon obtention de mon premier croc, mais il me semble qu'elles ont explosé depuis, et même part des hommes qui ont l'âge de père. Je ne lui en ai pas parlé parce qu'il a d'autres problèmes et que moi, je n'en ai clairement rien à faire. J'ai mon propre objectif, revenir avec trois crocs, voir quatre, ou ne pas revenir, alors compter Fleurette ?

"- Alors pourquoi ne pas partir en quête d'une femme digne d'apporter la prospérité a notre clan ? Vous avez encore du charme et de la force, malgré votre bras en moins. Quant à vouloir défendre ma vertu? Soit, faite le. Un homme qui ne serait pas capable de se défendre face à vous, ne mérite même pas que je pose mon regard sur lui."

Et sur ses mots, je m'avance rapidement sur lui, usant des méthodes qu'il m'a appris. Le prendre de face ne sert à rien, je dois ruser pour gagner. Je charge telle un roucarnage fondant sur sa proie pour le prendre de court, un coups rapide au niveau de la rate, facilement parable, pour ensuite passer derrière son dos pendant son esquive, frapper à l'arrière de son genou pour l'obliger à le mettre au sol, puis clé au niveau du cou afin de couper l'approvisionnement en air, une foi l'étreinte correctement lancer, il est difficile de s'en dépêtré et sans air, la force ne vaut plus rien.

Voilà mes trois attaquent père, la vitesse du farfuret, l'implacabilité du grahyena et la souplesse de l'arbok, comme vous me l'avez appris.

Comme à son habitude, père me rappelle où est ma place. Si je ne suis pas capable de me défendre seule, il ne fera rien et il n'a pas tort. Dans ce monde, les faibles n'ont que la place qu'on leur laisse. Père pose ses espoirs sur moi, celui de perpétrer notre lignée, mais en ai-je seulement les épaules ? Je ne sais pas, je n'en ai pas l'impression. Mais inutile de s'appesantir là-dessus, je sais que je ne suis rien, ce qui me frustre au plus au point, mais si je sais faire une chose, c'est mettre des quiches. Comme prévu, la technique de père me surpasse, même diminuer, je ne lui arrive pas à la cheville.

Je rage intérieurement, il lit dans chacun de mes gestes, prévoit chacun de mes mouvements et je peux même lire que s'il en avait l'envie, il me ferait payer chacune de mes erreurs au centuple. Ainsi poser sur son dos, il est normal qu'il essaie de me faire tomber, je le connais trop bien pour qu'il ne tente pas un coup pareil. Alors, soit, je me laisse secouer comme un prunier et par Arceus, quelle chance que je n'ai pas eu le temps de déjeuner ce matin, sinon, cela aurait été l'attaque bomb-beurk. Savoir se laisser tomber et tout un art, envoyer la jambe gauche avec force sur le sol. Normalement, il devrait tenter de m'immobiliser et profité de sa position en hauteur, quitte à tomber d'un bloc sur moi.

Père lève alors la jambe gauche en me traitant de trop prévisible... Du coup, comme il m'offre tout seul une position de déséquilibre, j'ai juste a attraper son pied et à me redresser pour obliger son pied a me suivre, son centre de gravité basculant très en avant devant lui, aidé par son poids, la force qu'il a mit dans sa jambe et son bras en moins, grâce à un bête effet de levier. Ou comment utiliser une position désavantageuse à son avantage. Au passage, j'en profite pour lui donner un uppercut dans... Disons la graine originelle... Bon, ce n'est pas le coup donc je suis le plus fier, mais comme dirait père : dans un vrai combat, il n'y a qu'un vainqueur et un vaincu. Donc un coup aussi bas et disons, pour le punir pour avoir tenté de m'écraser et surtout, pourquoi lever la jambe m'offrant un accès direct a cet endroit aussi sensible, père devrait le savoir pourtant ? L'euphorie du moment sans doute.

Donc soit père voit le coup venir et esquives en sautant en avant ou en arrière, soit, bon ben plus de petit frère pour moi, tant pis.

Et bien, les réflexes de père se sont grandement émoussé. Où alors, il m'a clairement sous-estimé et je lui ai fait payer. En-tout-cas, si père n'a pas bronché lors de mes premières attaques, la dernière a eu pour effet de le plié. En temps normal, si ce n'était pas père ou encore un entraînement, j'aurais enchaîné sur un coups de genou dans le nez. Mais bon, ce n'est censé qu'être un entraînement. Père m'a certes demandé de tout donner, mais pas au point de vraiment se taper sur la figure. Enfin, je crois...

Au vu du regard que vient de me lancer père, j'ai un léger mouvement de recul et je me tétanise, il a l'air si énervé et c'est jamais de le voir ainsi. Je dois avouer en être un peu contente aussi, j'ai pu tirer de lui autre chose que du mépris. Il se redresse pour me lancer une phase cinglante, avant de récupérer la canne d'un ancien pour me frapper avec. Toujours incapable de bouger, j'essaye de me protéger au mieux en offrant mes avant bras au coup de la canne. Je sers des dents, m'obligeant à ne pas montrer le moindre signe de la douleur qui transperce mes bras, avant de m'écrouler, dans un cri de douleur à moitié étouffé par mon souffle coupé.

À quatre pattes au sol, je cherche mon souffle, le coup de canne a transpercé mon ventre alors qu'entre deux respirations difficiles, ma vision devient flou. Je tâtonne sur le sol, y trouvant une irrégularité, une pierre mal mise, un travail d'esclave, que j'agrippe et que j'arrache du sol, prête à bondir sur mon géniteur telle une furie pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Une main, dans mon dos, attrape mon poignet et tente de m'immobiliser par l'intermédiaire d'une clé de bras, alors que père est encore devant moi. Par un réflexe émanant de mon entraîneur maintenant manchot, je donne un coup de coude dans ce que j'espère être l'estomac de mon assaillant. Entendant alors un cri mêler de douleur et de surprise, j'attrape rapidement une masse de poil qui s'avère être une chevelure et je l'entraîne de toutes mes forces vers le sol, pour ensuite attraper le poignet et immobilisé mon adversaire au sol.

Puis je regarde enfin mon adversaire, un membre du clan a un croc, un peu plus âgé que moi. Il me regarde en me demandant d'arrêter assez calmement, car je lui fais mal. Je regarde autour de moi, visiblement, plusieurs membres du clan se sont regroupé autour de nous et il est facile de comprendre qu'au vu de notre escalade, ils sont venue nous arrêter. Faut dire que si je commence par arracher des pavais du sol, faudra pas longtemps pour que je choppe les piquets de tente, ce qui aurait été le cas si j'en avais sous la main.